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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 14:30

Les joies insolites de la plongée sous-marine, voilà un sujet de saison… Parce que le grand bleu est loin d'être uniquement synonyme du bien beau drame de Luc Besson, figurez-vous.


Mythique coccinelle du Grand BleuFiat 500 nuova, mythique, du film Le Grand Bleu

ici avec Marc Duret (alias 'Roberto, mio palmo') et Jean Réno (Enzo)


Même si pour des raisons de sécurité évidentes, nul n’est sensé être léger avec la technique subaquatique (en cas de pépin c’est tout bonnement la mort qui guette), la plongée offre largement de quoi raconter nombre d’histoires joyeuses décuplant l’effet euphorisant de cette activité.


Yeah signLe contraste humoristique avec le risque latent en devient d’ailleurs tout spécialement rafraîchissant, s’agissant d’une activité où c’est le plaisir, seul, qui pousse à s’aventurer si loin dans un milieu qui nous est si peu naturel.


Voilà donc un pêle-mêle de ces surprenantes, mais toujours généreuses, tranches de rires en bulles.


 

En numéro 1 le rappel fondamental : on voit plus gros sous l’eau. Ce qui engendre régulièrement de drôles de surprises sur la taille réelle des diverses choses qu’on trouve là-dessous : par exemple des yeux de Sainte Lucie (un coquillage) qui semblent rapetissés quand on les observe à la surface.


 

Ensuite vient l’adage selon lequel, ne l’oublions jamais : « on est beau on est des plongeurs !». Car bien évidemment en surface, il n’y a rien de plus ridicule qu’un humain prêt à s’immerger.

Equipé de sa combinaison, ses grosses palmes, sa lourde bouteille en sac à dos et l’énorme détendeur dans la bouche pour respirer, il devient impossible de reconnaître un ami plongeur d’un autre, ce qui vaut pas mal d’éclats de rires lors des premières immersions.


Qui est quiQui est qui ?

 

Exemple de dialogue de sourds quand un débutant demande à un autre: «  T’es avec quel moniteur toi ? ». Réponse inutile : « – Euh… Le mec là ! ». Le questionneur éclate logiquement de rire à cette réponse un peu paumée. Or tout le monde sait que rire avec un masque en position et le détendeur dans la bouche, c’est une certaine forme de sport, et le rire s’auto-entretient donc.

 

Bref, au-delà de la beauté des fonds marins, les joies de la plongée sont multiples et pas toujours là où on le pense :

 


> Un vocabulaire technique qu’on s’approprie très vite en le déformant :


Dive hard- le binôme est votre moitié sous l’eau, peut-être même plus que votre conjoint officiel, cet autre plongeur comme vous est là pour toujours garder l’œil sur vous et vérifier que tout va bien (en plongée, on est toujours le binôme de quelqu’un, sécurité et solidarité oblige). Assez naturellement d'ailleurs, le binôme a vite tendance à devenir un vrai pote en surface aussi.


- la stab est le gilet stabilisateur qui se gonfle et dégonfle pour assurer le niveau d’immersion désiré durant les évolutions sous l’eau.

 

- la palanquée désigne la poignée d'individus qui plonge ensemble lors d'une exploration, et qui restera groupée à la vie à la mort, jusqu'à ce que tout le monde remonte sain, sauf et heureux à la surface.


- l’octopus n’est pas un poulpe mais le détendeur de secours pour dépanner un binôme en difficulté.


- ou encore le visio-prout, ce néologisme humoristique dont l’homologation n’est pas garantie à l’heure où ses lignes sont publiées, désigne judicieusement l’appareil permettant d’épier depuis la surface (sur un bateau) le fond rempli de petits camarades plongeurs.

 


> Les histoires de plongeurs qui commentent les spots explorés avec des visions souvent inattendues, dignes des écrivains les plus inventifs, sont un must aussi.

Homme libre, toujours tu chériras la mer ! s'exclamait Baudelaire, car c’est une certitude que la mer inspire formidablement.


Par exemple, là-dessous, même un fond de sable et d’algues plat comme le plateau du Larzac peut devenir le décor d’un revival personnel de films tels que Matrix ou Spiderman : il suffit d’enlever ses palmes pour les caler sous le bras, ensuite c’est parti pour bondir et décocher des coups de poing ou de pieds ‘en plein vol’… Ce faisant il faut avoir en tête que les poids de votre équipement se chargent de toujours vous ramener en douceur vers le fond.

Archimède pratique, CQFD pour la démonstration d’inspiration.

 

Hommes GrenouillesUne fois, on a même croisé des hommes grenouilles


> Les épreuves des passages de niveaux ressemblent parfois à de mystérieux rites d’initiation primitifs.

Il en est par exemple ainsi de l’exercice d’orientation par rapport au tombant des reliefs présents sous l’eau, ou encore de l’épreuve du parachute. Comprendre : l’envoi depuis le fond d’une balise qui se gonfle et doit sortir bien verticale à la surface de l’eau (diverses significations selon ce qui est fait). Savoir le faire est indispensable pour avoir le niveau 2 (plongée autorisée au-delà de 20 mètres de profondeur, et jusqu’à 40 mètres).


A ce sujet, le commentaire  d’un moniteur sur sa palanquée d’aspirants autonomes de niveau 2 est édifiant : « Jamais vu un parachute lancé comme ça, il l’a envoyé direct torpiller la coque du bateau !».

 


Mammifères plongeurs en groupe sous l'eau> La faune des spots visités n’est pas toujours celle que l’on croit : le silence des grands fonds n’est parfois plus qu’un mythe en certains lieux spectaculaires.


En saison pleine, les grottes, canyon à la Indiana Jones, et autres spots poissonneux ou colorés deviennent en effet des curiosités subaquatiques aussi visitées et pleines de plongeurs qu’une station de métro.

 

 

 

> Les miracles de la communication sous l’eau, avec tous les signes officiels… et l’infinie variété de tous les autres 

Car en exploration il n’y a rien de plus amusant que communiquer ses impressions et réactions au  binôme ou à la palanquée, et il se trouve queplongeehumour2 justement, même harnaché et quasi-anonyme sous l’attirail technique qui vous protège, les faciès humains restent très expressifs.

 

Rappelez-vous alors l’effet grossissant de l’eau : la moindre mimique du visage ou clignement d’œil est un commentaire qui peut en dire long. Ce qui donne une idée du spectacle de ce mammifère 'plongeur', quand il évolue sous l’eau avec ses congénères .

 


> Les temps de dégazage se font naturellement à la surface, pour évacuer toutes les petites bulles d’azote accumulées dans votre organisme au fil des plongées, et vous interdisent seulement de prendre l’avion trop rapidement après votre dernière plongée.

La durée de votre dégazage varie selon la profondeur et la durée de votre immersion, mais ce temps s’apparente étrangement, en beaucoup moins douloureux, au dégrisement des lendemains de fêtes.

 

 

dauphin-bulles


En résumé, tant qu’on reste sérieux et prudent avec la technique ainsi que les règles de base, pur plaisir et multiples réjouissances sont au rendez-vous. Un vrai shoot des petits ou moyens fonds et surtout de bulles, qui donne souvent l’envie de retarder autant que possible la remontée à la surface. D’autant qu’à la surface vous retrouvez aussi la dure réalité du poids à l’air libre de votre combinaison gonflée d’eau de mer.


Mais en fin de compte, c’est comme les vacances : il faut bien en revenir pour mieux y retourner.


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commentaires

D
j'ai adoré lire ton article, j'ai rigolé du début à la fin.
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J
<br /> <br /> Merci Delphine, venant d'une copine plongeuse, c'est apprécié à sa juste valeur :)<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Journaliste contribuant au magazine France-Arménie depuis 2003, et auteur de ce blog créé en septembre 2010. Sur Twitter @HacikJilda
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