Escale clamartoise d’Armenian Navy Band

C’était la date à ne pas rater, 19 octobre à Clamart (Hauts de Seine), l’unique concert parisien de la tournée française entamée cette année par l’excellent Armenian Navy Band, écclectique bande jazz-arméno-world d’Arto Tunçboyaciyan, «l’homme à la casquette».

Le groupe couronné l’an dernier par le World Music Awards de la BBC, est constitué de 12 musiciens d’Arménie mais de genres musicaux divers. Il réunit les instruments traditionnels arméniens et ceux plus modernes, qu’ils viennent du jazz ou des délires vocaux ou percussionnistes de son leader.

Peu importait dès lors que le 2^ème match France-Argentine de la coupe du monde de rugby ait lieu la même soirée, le centre culturel Jean Arp faisait salle comble. Au final 900 personnes, toutes générations confondues, sortaient emballées après ces heures de musique tour à tour tonitruantes et intimistes, offertes par ce groupe qui se fait rare en France. Peut être la barrière de la langue… au grand dame de nos mamies arméniennes, s’impatientant quand Arto Tunçboyaciyan délaissait l’arménien pour s’adresser en anglais au public.

Son message : malgré la difficulté de survivre pour un être humain ici-bas, toujours défendre les valeurs humaines fondamentales de respect, d’amour et de vérité. Il a donc, entre autres, remercié la France en tant que terre d’accueil des arméniens, dénoncé la plaie des grands mensonges, tout en s’opposant à la haine comme réponse à la haine «ça ne fait que doubler la haine».

Mais au fond la musique d’Armenian Navy Band se passe de paroles, elle navigue sans frontières sur l’océan de nos émotions : humaines, arméniennes, et en fin de compte universelles.

JH

Article publié dans le magazine France-Arménie, n° 306 du 16 octobre 2007