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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 21:00

journauxQue pensiez-vous le jour où les quotidiens gratuits ont débarqué ?


La nouveauté avait fait beaucoup de bruit, et la variété des réactions possibles était impressionnante d’amplitude : des plus enthousiastes jusqu’aux plus réfractaires, on entendait de tout, sans trop savoir qu’en retenir, si ce n’est la crainte majeure de voir parachever la fin de la presse écrite et de son indépendance.

 

D’un côté, on appréciait la possibilité totalement gratuite de s’informer rapidement et simplement sans effort durant son trajet quotidien. De l’autre, on pouvait légitimement se demander ce que serait la fiabilité d’une telle source d’informations. Sans ressources autres que la publicité, le gratuit semblait à la merci des appétits de tous les communicants qui (sur)peuplent notre environnement.


Entre les deux, la gratuité aidant, le porte-monnaie des usagers n’a pas balancé longtemps. Après Metro, d’autres quotidiens gratuits ont vu le jour (20 minutes, Direct Soir, puis Direct Matin). Même gratuits, tous ces titres se bagarrent la préférence des voyageurs, au point qu’en certains lieux le titre pionnier ait quasiment disparu.

 

Guerre-des-journaux--Laurent-Gillieron---Keystone-.jpg


On assiste aussi souvent à l’habitude de certaines âmes charitables du petit matin, très souvent des retraités, qui viennent prendre un bon tas de « gratuits », pour apporter les numéros à leurs copains de maison de retraite, ou autres collègues moins chanceux quels qu’ils soient, mais qui ne prennent pas les transports publics tous les matins.


Mais le choix et la concurrence n’est pas toujours là, et dans certaines gares où seul un titre est présent chaque matin, il n’est pas rare de voir toute une série de voyageurs en attente, plongés en même temps dans le même journal. L’effet est saisissant : imaginez une station où juste parce que tout le monde lit la même chose, vous vous surprenez tout à coup à vous demander si vous n’êtes pas tombé sans le savoir dans un totalitarisme muet.


Le gratuit devient donc forcément un mode de diffusion redoutable pour tout communicant qui se respecte, et on ne doute donc pas un seul instant qu’il soit utilisé pour servir bien d’autres desseins que l’information libre et indépendante.

 

 

Morceaux choisis


Comme tout journal leur lecture reste intéressante, et peut même inciter à se tourner également vers les journaux payants. Mais quand on n’a pas eu l’occasion de s’informer ailleurs, c’est forcément là qu’on trouve le plus facilement des messages particuliers dont voici quelques morceaux choisis parmi les numéros échoués dans un coin du sac, rescapés du jet à la poubelle après lecture.


26 novembre 2010,  cinglant dialogue des unes du Direct Matin avec « La France grelotte », mais « La pierre flambe ». Avec ce rapprochement de l’information sur une nouvelle hausse record du prix de l’immobilier à Paris, les conditions météo très tôt hivernales de 2010 prennent une autre dimension > Comprenez : la situation du logement aujourd’hui reste toujours préoccupante.

Dans ce même numéro, on passera allègrement du blues des cadres, au dernier ouvrage (Salut) d'Antoine Veil octogénaire mari de Simone Veil, sans oublier le tourisme en Israël où malgré les tensions politiques et religieuses « Jérusalem touche aussi bien les croyants que les non-croyants ».

 

3 janvier 2011, entre autres grosses actualités qu’on néglige sciemment dans la liste qui suit, le même quotidien présente :

- tout ce qu’il faut savoir sur la télévision numérique, car on y passe tous obligatoirement en mars > Où l'on se dit que les pouvoirs publics s’organisent bien consciencieusement pour que personne ne se retrouve sans télé… pas d’arrière-pensée ?


- les promotions au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur  pour Fadela Amara ( ex-secrétaire d’Etat à la Ville) et Christine Boutin (ex-ministre du logement – celle de la loi Dalo) > même si les affaires politiques de ces derniers temps ont eu tendance à rendre perplexe sur l’attribution de ces distinctions, les médailles ont encore de beaux jours devant elles,


 - en Iran, les amoureux et les commerçants n’ont dorénavant pas le droit de célébrer la Saint Valentin, pratique qui était devenue la mode chez les jeunes Iraniens, car « les Conservateurs jugent cette fête incompatible avec la culture islamique »…


pack-news-journaux- alors que le nouveau roman de Philippe Sollers, Trésor d’amour, fait de Stendhal en tant qu’auteur étudié, un personnage à part entière d’une histoire d’amour contemporaine, au point qu'on le cite pour dire que ‘L’amour a toujours été la plus grande des affaires, ou plutôt la seule.


> La perspective est assez amusante, mais en forçant le trait, on pourrait y voir un message subliminal du genre ‘Aimez-vous les uns les autres, faites bon usage de votre liberté en célébrant la Saint Valentin, et donc, Valentins et Valentines, consommez pour faire vos cadeaux’ 

 

 

En une du 11 janvier, on voit « De l’ordre dans les primaires » (pour la pré-campagne des socialistes en France), puis « L’ETA veut cesser le feu » (pour la trève annoncée des indépendantistes basques) > Ce qui peut donner un intéressant jeu de mots si l’on songe à remplacer ETA par… Etat !


En une du 18 janvier, les « Otages tués au Mali » (quand la France rend hommage aux ressortissants français), précèdent « Vente du rafale » (cet avion militaire français évoqué pour dire que la Présidente du Brésil reprend le dossier en main) > De là à y voir une application de la théorie du karma, pour lier la vente d’armes françaises à l’étranger en général et l’usage qui peut en être fait dans les pays acheteurs, il n’y a qu’un pas.

 

 

En fait on peut continuer longtemps ce genre ‘d’échos des actus’. Les exemples sont de Direct Matin parce que c’est celui qui domine là où je passe, mais dans tous les journaux les lectures peuvent revêtir de nouvelles dimensions quand on prend un peu de recul. C’est une chose normale quand ces liens existent au sein d’un même titre, c’est ce qu’on appelle la ligne éditoriale.

 

Obama-victoire-journaux.jpg

 

Mais quand les même messages (que ce soit les plus vendeurs, ou ceux que l’on veut faire entendre car on a les moyens de les rendre prioritaires) se trouvent relayés par la majorité des titres, et ceux qu’on trouve le plus souvent, on peut très rapidement façonner toute une tendance majoritaire. Celui qui en a les moyens guide alors cette tendance là où il veut…

 

Tout cela pour illustrer, encore une fois, ce pouvoir de suggestion de la presse. Il n’est pas inutile de marteler cette évidence, car elle est parfois si évidente qu’on s’y habitue au point de l’oublier. C’est bien confortable.

Alors que l’effort de chercher la variété demeure toujours un effort, à faire.


camus enavant (photo DR)

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 23:41

 

Pour braver la météo capricieuse, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, ou que la crue de la Seine inonde les Tuileries, deux sorties recommandées pour élargir vos idées en ce début d’année.

 

 

Kertész, l’autre maître de la photo


affiche nageur

 

En réalité c’est probablement l’un des plus grands bâtisseurs de la photo telle qu’on la connaît aujourd’hui.

 

A côté des Robert Capa, Doisneau et autre Willy Ronis bien connus et récemment remis à l’honneur, à lui désormais d’occuper le devant de la scène, avec une rétrospective consacrée à la totalité de son œuvre par le Jeu de Paume, à Paris jusqu’au 6 février prochain.

 

 

Pour situer un peu mieux le personnage, Kertész a été contemporain du Mondrian aussi exposé à Pompidou en ce moment. Avec d’autres artistes exilés comme lui, les deux hommes se sont beaucoup côtoyés dans le Paris effervescent de l’entre-deux guerres.

 

Résultat : suivant sa propre voie, pleine de subjectivité, Kertész s’est fait un nom durant cette période, et ne s’est jamais arrêté d’expérimenter depuis, même si plus tard son travail fût beaucoup moins apprécié aux Etats-Unis où il dût s’exiler.

 

Malgré un appareillage encore peu pratique dans sa jeunesse, et une histoire familiale pas simple, la photo était pour Kertész une passion qu’il cultivait à côté du destin de parfait petit agent de change qui s’ouvrait à lui.

 

D’une technique photographique qui a connu une évolution spectaculaire au cours du siècle, il a fait un art à part entière, et au sortir de l’exposition qui présente chronologiquement toute son œuvre, on a l’impression qu’après lui on n’a pas vraiment réinventé la poudre.

 

Quai de Gare - Kertész, New York Quai de gare - André Kertész, New York City


Que ce soit au niveau de la composition des images, des jeux d’ombres, du travail de déformations et de recadrages, mais aussi de l’humanité révélée, ou de ses reportages-photos pionniers du genre, on comprend aisément qu’il a largement contribué à créer la photo telle qu’on la connaît aujourd’hui : mirroir de lieux, d’évènements, et de vies plus ou moins proches, qui vous sautent à la figure.
affiche danseuse

 

 

Tout cela, alors que quand Kertész a commencé la photographie dans sa Hongrie natale, la technique en était à ses balbutiements.  

 

Les minuscules tirages contacts qui ouvrent l’exposition du Jeu de Paume en attestent.

Pas plus larges qu’un pouce, ces images si réduites mais très nettes, en noir et blanc légèrement jaunis, et devant lesquelles le public défile comiquement avec le nez quasi-collé au mur, évoquent un temps antédiluvien de la photo.

 

Un point de départ bien loin des polaroïds couleurs que faisait le photographe avant sa mort en 1985, et avec lesquels le Jeu de Paume clôture une exposition classique, mais toute en sensations grâce à la sensibilité assumée de Kertész.

 

 

 

Autre temps, autre genre, du beau cinéma rien que pour vos yeux :  

 

 

También la lluvia, faites-vous votre opinion


Affiche même la pluieL’accroche est déjà intriguante : une équipe de cinéma débarque à Cochabamba en Bolivie, pour diminuer les coûts de production d’un film qui retrace la découverte de l’Amérique par Christophe Collomb, mais va se retrouver au milieu d’une crise sociale impossible à ignorer.

La suite de l’histoire est particulièrement belle et tellement prenante qu’on ne déconnecte pas un moment de ce qui se passe à l’écran.

 

 La réalisatrice espagnole Iciar Bollain, et son scénariste anglais Paul Laverty (scénariste des films de Ken Loach) ont su rendre avec une grande simplicité cette confrontation des genres, pas si incongrue qu’il n’y paraît au premier abord, et qui fait revivre, sur place, la révolte spectaculaire qui a agité Cochabamba en 2000.

 

C’est une honorable conception du cinéma qui se retrouve ainsi à l’œuvre : celle selon laquelle le film doit divertir mais aussi apporter d’autres visions, et déclencher des idées qu’on n’aurait pas eues sans cela.

 

Si vous avez l’intention d’aller voir le film, nul besoin d’en savoir plus pour l’apprécier. Mais dépêchez-vous car sorti en salles mercredi dernier, et sélectionné par l’Espagne pour prétendre à l’Oscar du meilleur film étranger, ‘Même la pluie’ - en version française - n’est projeté que dans 10 salles parisiennes (102 en France, contre le double pour le ‘Somewhere’ de la Coppola, ou 437 pour Virginie Effira avec ‘la chance de ma vie’).

 

 

Pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte des autres, un top cinq de ce qu’on a aimé :


1- les voiles des apparences qui tombent un par un (vous croyiez avoir affaire à un film historique fait bon marché ? à un réalisateur idéaliste ? à un acteur désespérément ivrogne ? etc… attendez donc un peu)

 

2- la façon dont les histoires se font échos : celle du film réalisé avec les coulisses du tournage notamment, donnent des scènes fortement évocatrices et pertinentes,

  Costa Luis Tosar

Luis Tosar

 

3- le jeu de Luis Tosar, couillu et juste à souhait,  


4- les vrais rôles donnés à de vrais amateurs qui ont vécu la vraie histoire (de Cochabamba),  

 

5- les splendeurs et misères de la construction d’un film, car voir comment naît une histoire qui scotche réserve décidément toujours des surprises...

  Sebastian Gael Garcia Bernal

 

                                                    

 

 

 

 

 

 

                                                          Gael Garcia Bernal

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 19:27

En voilà un pour qui la routine métro-boulot-dodo n'existe pas : Iya Traoré est un footballeur qui fait où et quand il veut, ce qu'il veut avec le ballon rond.

 

Les vidéos abondent sur le net pour illustrer les performances de ce prodige qui jongle partout sympathiquement avec son ballon. En voici une qui montre ses ballades parisiennes, exploits simplicimes au possible, devant les monuments et dans le métro communément fréquenté.

 

 

 

Né en Guinée en 1986, le phénomène a fait l'école du PSG mais n'a pas pu décrocher de contrat (on se demande pourquoi).

 

En attendant de devenir joueur de foot professionnel, son rêve, il a quand même eu le temps d'être champion du monde de freestyle soccer en 2007, et finaliste de "l'incroyable talent 2010" en décembre dernier.

 

Comme tout cela semble bel et bon, c'est l'image volontiers choisie pour ce début d'année...


Meilleurs voeux pour une année 2011 freestyle !

 

iya-traore-montmartre-christophe-lecoq.jpgIya Traoré à Montmartre

Photo Christophe Lecoq

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 23:35

  Couv-NH-supp-hebdo

Nor Haratch s’efforce de poursuivre la route tracée par le légendaire Haratch (1). Légendaire car après plus de 80 ans de parution, Haratch était le seul quotidien de France entièrement rédigé en arménien. Malgré cette légende, ce n’était pas le journal le plus lu, loin de là, et l’érosion de son lectorat le fit mourir à petit feu, jusqu’à son ultime numéro le 30 mai 2009.


1925-2009 encadrent donc la vie d’un quotidien porté par une lignée père-fille au caractère lui aussi légendaire : Arpik Missakian était célèbre pour sa rudesse, surtout quand elle défendait sa façon de mener le journal. En tant que directrice elle avait toujours affirmé qu’elle ne préparerait pas la succession du journal fondé par son père. Le quotidien était donc voué à mourir s’il ne continuait pas avec elle.


Si la démarche semblait consternante, on se garda bien de le dire publiquement, notamment par respect pour le véritable exploit qu’était la survie de ce quotidien (voir l’omerta que dénonçait France-Arménie à ce propos).


Cette fin prévisible de Haratch avait pourtant grandement remué le microcosme arménien, suscitant des réactions passionnées bien au-delà du petit cercle de ses lecteurs, et faisant couler beaucoup d’encre dans les médias arméniens. Même si on rechignait à l'admettre, cette disparition illustrait douloureusement l’agonie de la culture arménophone en France.

 

C’est dans ce climat de stupéfaction paradoxale que Nor Haratch a prit naissance. Après un appel public des « Amis de Haratch », le premier numéro de Nor Haratch paraissait le 27 octobre 2009, quatre mois après le dernier de Haratch.


Le rythme quotidien n’a pu être égalé d’emblée, mais en commençant avec deux parutions par semaine Nor Haratch demeurait une performance, car de fait il n’y avait pas plus fréquent en France.

 

Malgré les difficultés, Nor Haratch paraît aujourd’hui 3 fois chaque semaine depuis 2010, et ambitionne toujours de contribuer à créer le ‘vécu collectif (…) qui manque le plus aux Arméniens des pays occidentaux’. Sans traduction ce sont les termes même de Nor Haratch.

 

NH-supp-hebdo


Aussi étrange que cela puisse paraître vu le contexte de sa naissance, le journal vient en effet de lancer un supplément hebdomadaire en français, et s’en explique en première page de ce supplément inauguratif. Nor Haratch considère que pour ‘favoriser l’arménophonie’, la presse arménienne doit aussi considérer et toucher le public ‘non arménophone’ mais néanmoins ‘prêt à recevoir cet héritage’.


Une fois par semaine, le samedi, ce supplément présentera donc en français certains des sujets traités en arménien. Nor Haratch espère ainsi familiariser un nouveau lectorat à son contenu, très emprunt de quotidien vu son rythme.


En prenant en compte une réalité difficile à accepter mais bien réelle, Nor Haratch franchit peut-être un pas salutaire, puisqu’il faut bien tenter quelque chose... ou peut-être pas si l’on considère que c’est déjà trop tard. 

 

Gel et neigeL’effort a au moins le mérite d’exister pour cette culture en déclin qui cherche ses nouveaux repères, et pour tous ceux qui aimeraient mieux la connaître.

 

Aujourd’hui entre les informations générales du monde et de France, les anecdotes quotidiennes, les analyses ou même les romans publiés en feuilleton (2) qu’on prend plaisir à découvrir tous les deux jours (si la neige et le gel ne ralentissent pas votre facteur !), Nor Haratch oeuvre bel et bien à bâtir une connaissance intime de tout ce qui concerne un pays et ses ressortissants à travers le monde.


En tant que source d’informations originales, il est seulement dommage que ce soit si rare.


 

(1) Haratch (Յառաջ), signifie « en avant ».

Nor (նոր), signifiant « nouveau », Nor Haratch se comprend comme le « nouveau (journal) Haratch »

 

(2) En ce moment, Nor Haratch publie en feuilleton un roman de Vazken Chouchanian, un écrivain contemporain de Chahan Chahnour (auteur phare de Haratch). Chouchanian partageait avec Chahnour une conception innovante de la littérature arménienne, liée au mouvement du nouveau roman qui naissait parallèlement en France à leur époque.

Pour les plus curieux, voir ici le récit bien instructif, en français, du voyage de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir en Arménie soviétique, par Alexander Toptchian, un auteur arménien qui les avait rencontré alors.

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 12:57

 

A minuit la nuit dernière,

un lutin décidait de mettre le tapis de neige en chantier,

et voilà ce qu'au matin on retrouvait dans un coin enneigé : 

 

Bouddha de neige

   En regardant bien,

on voyait même que ce Bouddha tranquille arborait un large sourire joufflu... Bigre !

 

 

Comme la neige a encore remis une large couche ce matin,


la maisonnée décida de reprendre les choses en main,

 

ce qui donna ce résultat :


DSCN5100

DSCN5099 

 

 

Admirez

la finition:


le nez,

les yeux,

la bouche.

 

Tout y est.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et voilà comment d'un Bouddha nargueur, on fait un bonhomme tout à fait urbain.

 

DSCN5097

 

Bonne fonte des neiges !


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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 23:28

 

Difficile de voir la vidéo ci-dessous sans se poser des questions (cliquer sur la photo). Le Cirque du Soleil semble être allé jusqu’au bout d’une logique de création originale pour la rendre époustouflante.

 

Audace, dextérité, grâce, performance acrobatique, jeu, arts du monde, et mondes imaginaires, sont autant de caractéristiques affichées par cette «World Company du cirque» (1) pour se définir. Au vu des vidéos de spectacles on comprend pourquoi : tout en musique et fluidité, l'esthétique visuelle est impeccable, prenante et émouvante… 

spectacle-O.jpg

  Affiche et vidéo du spectacle "Ô", surprise...


Les dimensions du groupe  font aussi qu'on parle aujourd’hui d’empire international de l’entertainment. Démarrée avec 73 personnes en 1984 à sa création, l’entreprise annonce aujourd’hui près de 4 000 employés, de 40 nationalités, et parlant 25 langues différentes.


En réalité elle est aussi une success story qui a tous les ingrédients du rêve.

 

Littéralement, l'histoire aura mené son fondateur depuis la rue jusqu’à la constellation des stars, puisque son fondateur s’est vu attribuer une étoile sur le fameux «Walk of fame» de Hollywood le 22 novembre dernier.


Déjà, le simple nom de ce fondateur semblait de bonne augure : Guy Laliberté.

Acrobate (il a commencé sur des échasses dans les rues de sa ville natale au Québec), accordéoniste, cracheur de feu, joueur de poker, businessman confirmé, le personnage a plus d’un tour dans son sac pour décrocher le jackpot, malgré des débuts difficiles lors du lancement du Cirque du Soleil. 

 

Il y a 26 ans, avec Daniel Gauthier et un groupe d’artistes de rue aux idées aussi folles que les siennes, il créait ce cirque pour décrocher un sourire, puis si possible émouvoir le spectateur. Ce noyau initial des créateurs s’est en partie retiré de l’affaire au fil du temps, sans conflit apparent, mais l’ensemble est aujourd’hui devenu une entreprise internationale qui présente une multitude de spectacles forts sur tous les continents.

 

Après un mois passé à Barcelone avec le spectacle Varekai, le prochain rendez-vous européen est Saltimbanco. Ce spectacle débarquera à Paris (Bercy) dans un mois, dans le cadre d’une tournée mondiale qui se poursuivra jusqu'en août 2011.

Affiche Saltimbanco

Prix minimum des places à Bercy au tarif normal : 45,50 €. Evidemment à ce niveau de spectacle, le prix du ticket s’en ressent. Mais apparemment, démocratiser l’entrée de ce cirque de rêve est l’un des projets à connotation sociale sur lequel travaille le Cirque du Soleil.


De manière générale les initiatives à caractère plus social et humanitaire se sont développées dans le sillon de ces spectacles étonnants.


Depuis de nombreuses années déjà, le programme "Cirque du monde" se poursuit en collaboration avec les associations Oxfam et Jeunesse du Monde, un peu partout et notamment dans les continents les moins favorisés (Afrique, Amérique du Sud). Par ce canal le Cirque du Soleil anime des ateliers du cirque à destination de la jeunesse défavorisée, histoire d’enseigner, à travers les arts du cirque, l'estime de soi et ainsi aider à échapper aux mauvais tournants.

 

La fondation One Drop (une goutte) a par ailleurs été créée en 2008, pour démocratiser l’accès à l’eau, en partant du principe que cet accès est indispensable à tout développement. Guy Laliberté s'y investit notablement puisqu'il en est le président, mais pour donner l'exemple il l'a aussi dotée d'au moins 60 millions de dollars pris sur sa fortune personnelle (2).


Dans sa politique salariale également, la carte du 'cirque citoyen' que revendique le Cirque du Soleil se fait sentir lors de la crise de 2008 : pour passer le cap, l’entreprise annonce préférer le maintien des emplois par le gel des salaires, plutôt que les licenciements.


C’est un peu tout cela, couplé à l’étonnante personnalité du fondateur Guy Laliberté , qui fait dire à l'Express que Dubaï World s’est acheté un supplément d’âme en acquérant, il y a deux ans, 20 % des parts de cette entreprise spectaculaire.

 

Portrait et interview de Guy Laliberté sur TV québecoise

24 septembre 2009 (18 min)

 

Bien sûr tant de succès ne va pas sans quelques à côtés moins sympathiques : Guy Laliberté a du entamer des poursuites judiciaires contre la publication d'une biographie non autorisée en juin 2009, et l'action vient à peine d'aboutir à une entente pour éviter le procès ; on a aussi pu entendre ici et là des critiques sur la politique de développement à l'excès du Cirque du Soleil (créations de lounges, projets avortés d'un hôtel ou d'un parc de loisirs), ou bien encore jaser sur les pensions alimentaires que doit le fondateur à ses ex-femmes.

 

Il n'empêche que cette gigantesque entreprise a apporté sa part à l'évolution d'un genre qu'on qualifie désormais de cirque contemporain. Disparition de toute ménagerie, le spectacle n'inclut aucun animal, et repose uniquement sur des humains. Finie aussi la succession des numéros acrobatiques, remplacée par une mise en scène conçue pour que les prouesses de tous se combinent et servent un propos.

 

Aux dires de Laliberté, faire fi de la peur de perdre est le secret de ce succès. Les résultats parlent en tous les cas d'eux-même, et le tout encourage donc bien le rêve et l'audace nécessaire pour concrétiser.


Logo Cirque du Soleil

 


(1) L’expression est de Vincent Noce, dans un article du quotidien Libération du 28 avril 2009 visible ici.

 

(2) 80 à 100 millions selon les sources

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 00:00

  

Le site internet d'informations Southeast European Times (SETimes), vient de mettre en ligne une interview de Rober Koptas, nouveau rédacteur en chef d'Agos, cet hebdomadaire arménien de Turquie devenu tristement célèbre après l'assassinat de son fondateur, Hrant Dink.

 

Le contenu de l'interview est révélateur d'une situation difficile toujours patente pour qui ne rentre pas dans les canons de l'identité turque "acceptable" selon le discours officiel. Mais il y a ceux qui espèrent toujours faire évoluer les choses, et l'équipe d'Agos y contribue activement.

 

Ci-après, voilà donc une traduction de l'interview en anglais de SETimes (ici les illustrations insérées ne sont pas celles de SETimes) .

Site d'information en 10 langues - pour coller au mieux aux spécificités locales, tout en revendiquant une vision transversale des problématiques - SETimes est sponsorisé par le commandement des Etats-Unis en Europe EUCOM, dont la vocation affichée est de promouvoir "stabilité, coopération et prospérité" dans une Europe de l'Est jonchée de restes conflictuels en tous genres.

 

 

Après Hrant Dink: le journal au centre de l’histoire

 

Le rédacteur en chef d’un hebdomadaire arménien de plus en plus écouté parle avec SETimes de l’assassinat de son prédécesseur et de ses implications plus large pour la Turquie.

 

Par Alexander Christie-Miller pour Southeast European Times à Istanbul -- 06/12/10

 

Dès l’entrée dans les locaux d’Agos dans la banlieue chic d’Istanbul à Osmanbey, vous comprenez immédiatement que ce n’est pas un journal ordinaire.

Les caméras de sécurité scannent entièrement l’entrée sur rue et la cage d’escalier, et avant d’entrer dans l'ancien et étroit bureau avec parquet, vous traversez d’abord une aire de sécurité faite d’acier et de verre pare-balles. 

 

Une fois à l’intérieur, vous vous retrouvez immédiatement face à un énorme portrait photo, encadré de guirlandes électriques, de l’homme dont la mort a imposé ces mesures de sécurité : Hrant Dink, fondateur du journal.

 

Dink a été abattu devant les bureaux en 2007, dans un assassinat prétendument lié à « l’Etat Profond » en Turquie. Il a transformé ce journal qui était un porte-parole de la petite communauté arménienne de Turquie, en l’utilisant pour aborder certaines des questions les plus sensibles de l’identité culturelle et ethnique de la Turquie moderne. Beaucoup croient qu’il l’a payé de sa vie.

 

10Son dernier successeur en tant que rédacteur en chef du journal hebdomadaire, Rober Koptas, qui a repris la suite d’Etyen Mahçupyan en juin, parle avec SETimes d’Agos, de l’héritage de Dink, et des défis qui attendent la communauté arménienne d’Istanbul.

 

 

SETimes : Comment a évolué Agos depuis sa création ? Est-ce uniquement un journal pour la communauté arménienne de Turquie, ou est-ce devenu plus que cela ?

 

Rober Koptas : Grâce aux efforts de Hrant Dink, Agos est devenu un journal plus écouté que prévu quand il avait été créé. Comme vous l’avez dit, au début c’était seulement un journal communautaire publié en turc et arménien, et il était considéré comme une tribune pour exprimer les problèmes de la communauté arménienne de Turquie – surtout d’Istanbul.

 

Mais avec le temps, Agos est devenu une tribune non seulement pour les Arméniens, mais aussi quelques autres groupes ethniques ou religieux de Turquie, ou quelques minorités d’oppositions ou partis politiques qui souffraient de discrimination ou de nationalisme. Donc aujourd’hui nous avons des journalistes arméniens, et des écrivains non-arméniens. Nous avons des lecteurs arméniens et non-arméniens, en nombre égal, donc on peut dire qu’Agos a franchi les frontières de la communauté arménienne et est devenu un journal pour toute la Turquie. Agos est petit par ses effectifs, mais grand par ses effets.

 

 

SETimes : En tant que rédacteur en chef, quel est votre projet pour le journal ?

 

Agos.jpgKoptas : Les principales motivations d’Agos ne seront pas changées : la démocratisation du pays, les questions des droits de l’homme, les droits des groupes religieux, surtout arméniens et certains autres. Nous allons essayer d’être de meilleurs journalistes et de travailler encore davantage. Par essence Agos a un esprit d’amateur, qui est très important pour nous, mais nous allons combiner cet amateurisme à un travail de type professionnel.

 

 

SETimes : Quels sont les avantages de cet esprit amateur ?

 

Koptas : Bien sûr cela en fait un journal plus vivant dont les limites ne sont pas trop déterminées ; tout problème des gens peut être notre sujet. Dans un journal professionnel il n’est pas si facile d’écrire en tant que lecteur mais Agos est plus ouvert à cela. 

 

Par ailleurs notre journal, comme toute personne en Turquie, a un problème avec le nationalisme turc. Nous pouvons nous exprimer d’une manière plus humaine que certains autres journaux professionnels car nous souffrons de cette attitude qui discrimine les Arméniens par rapport aux Turcs, ou les Kurdes par rapport aux Turcs.

 

 

SETimes : L’un de vos prédécesseurs en tant que rédacteur était Hrant Dink, qui a été assassiné à l'extérieur de ces bureaux. Pourquoi a-t-il été tué ?

 

Koptas : Parce qu’il était très dangereux aux yeux des ultranationalistes turcs. Il franchissait toujours la limite : il était Arménien mais pas un Arménien « acceptable » tel qu’ils l’avaient déterminé, parce que l’Arménien ordinaire n’a pas le droit de parler, alors que lui parlait bien haut et fort. Il n’était pas un journaliste ordinaire : il traitait toutes les questions cruciales de Turquie.

 

Il est devenu un pont entre ces groupes ethniques – Kurdes, Turcs, Arméniens – et il était une sorte de modèle d’un futur citoyen turc, je pense, parce qu’il avait de forts liens avec sa culture et son identité, mais il a aussi essayé de comprendre les Turcs et l’Islam. A cause de cela il était un homme dangereux et ils savaient que le tuer pourrait détruire beaucoup de choses positives.

  

 

SETimes : Pensez-vous qu’ils avaient raison de penser cela ? Quel a été l’effet de sa mort ?

 

Koptas : Cela a eu un impact énorme sur la société turque. Cela a marqué un tournant. Les assassins ne prévoyaient pas que des milliers de personnes manifesteraient en criant « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous Arméniens ». C’était la première fois dans l’histoire turque, que les gens se rassemblaient pour un Arménien.

 

Nous-sommes-tous-Hrant-Dink--jpg

 

Jusqu’à maintenant, l’Etat turc considère les Arméniens comme citoyens de seconde classe. Ils [les autorités turques ] ont le droit de s'approprier nos institutions, nos fondations, et nos églises.

 

L’émergence de ces idées a créé un espace de discussion à propos de l’histoire, à propos d’aujourd’hui, et à propos du futur. L'assassinat de Hrant Dink a aidé la société turque car cela a créé un espace pour nous afin de discuter plus librement de l’identité turque, des Arméniens, de la question kurde.

 

 

SETimes : J’aimerais en savoir plus au sujet des problèmes qu’ont les Arméniens avec le nationalisme turc. J’ai compris que le nom qui vous a été donné est Rober, mais votre nom officiel est Murat. Pourriez-vous nous dire pourquoi ?

 

Koptas : Etre Arménien peut parfois être dangereux dans la société turque, et mon père avait peur que lors de mon service militaire, mon nom arménien devienne un problème pour moi. A cause de cette peur, il a décidé de m’enregistrer en Murat, un nom turc. Cette peur persiste toujours pour la plupart des Arméniens ; ils utilisent certains autres noms quand ils vont sur les marchés, quand ils font des affaires. Ils cachent leur propre nom et utilisent des noms turcs. 

  

Jusqu’à maintenant, l’Etat turc a considéré les Arméniens comme citoyens de seconde classe. Ils [ les autorités turques ] ont le droit de s'approprier nos institutions, nos fondations, et nos églises.

 

Ce concept de citoyenneté de seconde zone a été repris par la société car quand les gens voient que les Arméniens ne sont pas considérés comme des citoyens égaux, ils créent une image d’étranger pour les Arméniens, et ainsi ils sentent qu’ils ont le droit d’établir une discrimination envers eux. Etre un Arménien peut devenir l’image d’un ennemi, d’un peuple hostile. Donc cette discrimination à un niveau officiel a un effet au niveau de la société.

 

 

SETimes : Pensez-vous que ce genre de problèmes va mieux ? Comment cela a-t-il changé durant les dernières années ?

 

Koptas : Relativement parlant, cela va mieux parce que 20 ans auparavant il était impossible de parler de ces questions et les intellectuels turcs n’étaient pas courant de ces problèmes. Seuls les Arméniens défendaient leurs droits et les Kurdes défendaient leur propres droits, mais maintenant c’est devenu un mélange : maintenant il y a un groupe d’intellectuels [toutes ethnies confondues] s’opposant à ce genre de discrimination.

 

Une jeune génération grandit avec ces idées donc les gens peuvent voir que le nationalisme n’est pas aussi bon que ce que l’Etat leur disait.

  Photo messe Akhtamar Le Monde

 

SETimes : Vous avez récemment assisté à la messe de l’église Sourp Khatch de l’île d’Akdamar (Akhtamar), la première fois que l’église a été ouverte en 95 ans. Quelles sont vos idées sur cette messe ?

 

Koptas : Avant la cérémonie mes sentiments étaient très mitigés. C’était un moment historique pour nous car après 95 ans, une cérémonie religieuse allait avoir lieu à Akhtamar, qui est le symbole de la culture arménienne et de l’histoire arménienne dans ces territoires.

 

Mais d’un autre côté nous savons que l’Etat turc a utilisé cette rénovation et cette cérémonie comme un outil de propagande. C’était très clair. Mais je crois que nous pouvons changer cette propagande d’une manière positive en montrant au monde et à la Turquie qu’il y avait des Arméniens dans ces territoires, qu’ils avaient une culture ici, qu’ils avaient des fondations religieuses, qu’ils avaient des églises, des écoles etc., et si nous pouvons l’utiliser comme une tribune pour montrer au peuple que c’est un symbole des pertes arméniennes, simplement en reconnaissant ces pertes et en se retrouvant face à cette histoire, nous pouvons construire un futur pacifique.

 

Ce contenu a été commandé pour SETimes.com  


 

Traduit de l'anglais par JH - 07/12/2010

Source, article original : SETimes

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 12:14


Շատ անգամ չէ որ թատերական բեմադրութիւն մը հայերէն լեզուով կը ծնի, մանաւանդ երբ թատերախումբը այսօրուան ֆրանսահայ պատանիներով կազմուած է :


Այս բախտաւոր հազուադիպութիւնը աշխուժութեամբ կատարուեցաւ, Ալֆողվիլի Սուրբ Մեսրոպ ամենօրեայ կրթարանի նախկին աշակերտներու կողմէ : Իրենց գոլէժ Սէնթ Թերեզի հայերէն լեզուի ուսուցչուհիին առաջնորդութեամբ՝ Տիկին Ռոզին Թաշճեան–Ադամեան : Արդէն թատերախաղ մը մեծ յաջողութեամբ  կատարած էին, առաջին անգամ ըլլալով Յունիսին, Սուրբ Մեսրոպ կրթարանի սրահին մէջ : Դիտողներուն հաճոյքը  զիրենք այնքան քաջալերեց, որ փորձը ամպայման կրկնել ուզեցին : Հետեւաբար կիրակի Նոյեմբեր 28ին, իրենց կատակերգական  բոլոր ուժերով, 10-12 տարեկան պատանիները Փարիզի Բարեգործականի բեմը տաքցուցին նոր խաղով մը :


Յակոբ Պարոնեանի եւ Յակոբ Թորոսեանի երկու կարճ հատուածներու երգիծական յարմարեցումով մը, որպէսզի 15 կամաւոր աշակերտները կարենան դեր մը ունենալ, ծիծաղը տիրեց բոլորին համար : Այս առիթովն ալ արտասանութեան սովորութիւնը երկու ոտանաւորներով, նշանաւոր բանաստեղծներ վերերեւցուց՝ Մ. Իշխան եւ Հ. Շիրազ :

Այս բոլորը միասին, այնքան զուարթ տպաւորութիւն եւ ուրախութիւն գործեց հանդիսականներուն վրայ, որ հաճելի անակնկալ մը եղաւ կրկին :


Նիւթերէն աւելի, յատկապէս նկատելի էր  աշակերտներու բուռն խանդավառութիւնը  հայերէնով արտայայտուելու : Ինչ որ այժմեական Հայերու կացութեան մէջ, ուրիշ տեսողութիւն մըն է՛ ուր մայրենի լեզուն աւելի գրաւիչ կ’երեւի :

 

Նաեւ գեղեցիկ օրինակ մըն է որ ուսումը, երբ կեանքի զանազան ուրիշ գործողութիւններով շփում ունի, յայտնի արդիւնք կրնայ բերել : Արդէն  բեմադրող հայերէն լեզուի ուսուցչուհիին նպատակը  սա էր՝ լեզուն  ՝զարգացնել եւ սիրցնել՝ : Եւ ուրեմն 15 աշակերտները սիրով հետեւեցան, ու ՝Չքնաղ իմ երկիր նայիրեան՝ երգովը վերջացուցին :


Այս շատ հաճելի եւ ջերմ ներկայացումը, որ բնականաբար հայ մշակոյթի գովքն էր, ոչ միայն ծնողներուն, բայց այլ ամենուս համար գնահատելի է :


Ժիլտա Խաչիկողլու

 

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 23:10

Meilleurs voeux de patience et courage aux futurs visiteurs de l'exposition Monet du Grand Palais !

 

De la volonté il faut, car même en arrivant à 9h20 un dimanche matin dans la file d'attente des malheureux sans billets, pas d'entrée au chaud avant... 11h

C'est peu dire qu'on est content d'y arriver.

 

On conseille donc les billets coupe-file ou la réservation en ligne pour ramener le temps d'attente à un délai plus raisonnable. Si il y a de fortes chances que vous attendiez quand même, ce sera nettement plus confortable que l'option visite improvisée.

 

Ceci dit, une file d'attente à Paris, ce peut aussi être divertissant : un couple d'Allemands derrière, deux Espagnoles papotant devant, une Bruxelloise organisant ses rendez-vous du soir un peu de côté, pendant qu'un mystérieux type à large chapeau consulte son i-pad, et qu'un clarinettiste courageux accompagne votre attente dans le froid pour glâner quelques pièces.

Quand vous n'en pourrez plus, arrivés à quelques pas des marches de l'entrée, de voir avancer dix fois devant vous uniquement les heureux qui ont réservé, vous réussirez très certainement à lancer une mini-holà protestative, pour mendier le passage aux gardiens qui vous observent, désolés. Au moins ça réchauffe.

 

Pour ceux qui n'auront pas le courage de faire le pied de grue dans le froid saisissant de cette fin novembre, une suggestion plus reposante : faire un tour du côté du site de l'exposition, avec en prime le plaisir d'écouter de forts jolies mélodies au piano. Charmant à souhait.

C'est principalement Debussy qui accompagne la visite virtuelle de l'exposition, ainsi que l'originale animation "voyage", pour rentrer dans les toiles du grand amoureux de la lumière qu'est Monet.

 

Au sujet de l'expo en elle-même ? Son atout majeur, outre le grand Monet, est d'avoir réuni pour les exposer côte à côte, des toiles du même sujet : les séries (le pavé de Chailly, les bords de Seine, de mers ou d'océans, les meules, la Tamise, Venise, et bien sûr les nymphéas, entre autres).

Habituellement dispersées aux quatres coins du monde entre musées et collections privées, c'est bien sûr en les voyant ainsi que l'on perçoit pleinement la diversité des effets impressionnistes.

 

A part cela, rien d'innovant : pour qui aime les impressionnistes, c'est le paradis.

 

Autres solutions : patienter jusqu'à la fin de l'exposition du Grand Palais, quand les toiles retourneront au Musée d'Orsay, car on  y trouve abondamment Monet à l'étage bien fourni des impressionistes.

 

Ou bien encore, tenter l'autre exposition Monet qui se tient en ce moment même au Musée Marmottan, lequel affirme fièrement détenir là la collection de Monet "la plus riche au monde", qu'elle présente dans son intégralité "pour la première fois". S'ils le disent...

 

 

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 22:45

 

En marge des 741 livres de la dernière rentrée littéraire, zoom sur deux ouvrages qui valent d’être rapprochés.


Samuel, un roman de Raffi, le sacro-saint des auteurs arméniens (aux éditions Thaddée), et un recueil de textes d’auteurs de tous pays  sur leur enfance arménienne Nos terres d’enfance, l’Arménie des souvenirs (aux éditions Parenthèses).


Leur lecture est une agréable surprise, car d’habitude on se dit que ce qui a trait aux Arméniens est plutôt douloureux, voire lourd (en plus un livre, pensez-vous…). Pourtant, une fois franchi le pas de les ouvrir, ceux-là on ne les lâche pas.


Chacun à leur manière ont le double bonus, non seulement d’être écrit et préparé avec talent, mais aussi de nous rapprocher, avec grande facilité, de ce qui a construit les Arméniens.


Samuel de RaffiPour Samuel, Raffi mettait tout son talent d’écrivain et de romancier au service d’un roman inspiré de faits réels historiques, véritable mine d’informations couplée à une intrigue pleine d'action.

Avec un don bien particulier pour créer des images saisissantes d’originalité et de beauté sur l’Arménie, il dépeint l’aventure d’une période charnière de l’histoire des Arméniens.

 

On y suit avec étonnement leurs péripéties entre les empires grec et perse, et leurs violentes luttes intestines. Quasi-menacés d’extinction, ils se révèlent sous la plume de Raffi, héroïques certes, mais aussi traîtres, et toujours pleins de volontés contradictoires.

On n’entend pas si souvent cette vision nuancée.

 

La traduction française du roman a été lancée avec passion, le mois dernier, par la toute jeune maison d’édition Thaddée, basée à Paris (voir ici l'article sur leur création et leur première publication).

 

Pour l’occasion cette réédition a été largement enrichie, notamment par une préface de Raffi lui-même (qui n’avait pas été traduite auparavant) et une biographie exhaustive de l’auteur, préparée par l’éditeur (Jean-Jacques Avédissian) pour éclairer le contexte historique, politique et culturel dans lequel Raffi a évolué.


Pour un auteur sacro-saint, et dans l’importante communauté arménienne de France, cette réédition seulement en 2010 (la 1ère parution française date de 1924) laisse perplexe, et on n’en apprécie que davantage la démarche de l’éditeur.


Petite touche de mystère à l’issue de cette lecture : apparemment Raffi aurait écrit une suite à Samuel. Malgré un avis de recherche public, sa veuve n’avait semble-t-il jamais réussi à le retrouver. L’appel est donc renouvelé, avis aux chercheurs…

 

 

Nos terres d'enfanceDans un registre totalement différent, même plaisir de la découverte, avec Nos terres d’enfance, l’Arménie des souvenirs.


Ce recueil de 43 extraits d’auteurs de toute la diaspora, la plupart traduits de l’arménien, de l’anglais, du turc et du russe, a été imaginé et préparé par l’historienne Anahide Ter Minassian et son amie de longue date Houri Varjabédian, en charge de la collection ‘Diasporales’ aux éditions Parenthèses (la première a souvent publié chez la seconde)


Dès le premier extrait au titre accrocheur ‘Pourquoi ne sommes-nous pas juifs ?’ de Peter Balakian, on est secoué par cette lecture qui plonge au cœur même de l’être Arménien, quelle que soit la latitude sous laquelle il vit.

 

Avec la grande variété des auteurs, des lieux et des époques qu’on trouve dans le reste du recueil, la plupart des Arméniens trouveront probablement à s’identifier.

 

A découvrir ainsi ce qu’on a pu soi-même vivre et voir par ailleurs, on se sent un peu moins extra-terrestre dans son exil : quand on n’a pas renoncé à ce dont on vient, mais qui diffère tant de là où on vit.

 

Une citation pourrait résumer ce lien ténu qu’on a souvent apprécié de voir mis en mots :


Certes dans l’esprit de père, Antika n’est pas de Gürün, c’est vrai, elle n’est pas de sa ville, mais c’est une mère universelle : quand elle dit ‘Agop’, elle met dans sa voix une telle ampleur, une telle hauteur, une telle fierté, que cela laisse deviner son ancienne et douloureuse maternité : en face d’elle les yeux verts de père brillent de l’éclat de la mémoire de gens ouverts l’un à l’autre, de complices qui ont vécu dans un monde autre inaccessible pour nous.

Extrait de Krikor Beledian, 'Sémer' (seuils), Alep 1995 (traduit de l’arménien par Anahide Ter Minassian dans 'Nos terres d’enfance')

C’est entre autre cela, parmi des vécus très divers, qui transparaît dans ce recueil : un lien impalpable qui unit les êtres d’un même lieu, monde ou évènement.


Au travers de l’enfance, ce vécu le plus communément partagé et souvent riche en émotions, c’est aussi un sacré panorama littéraire qui s’offre au lecteur curieux du monde arménien. Comme avec Raffi, à l’issue de la lecture on a une meilleure idée de ce qui reste à découvrir.


Seul bémol sans doute, valable pour ces deux ouvrages, et c'est un des nombreux prix de l'exil (Henri Troyat lui-même le notait dans son roman autobiographique Le fils du Satrape) : c'est en français qu'on découvre ces lignes, car il n'est plus si courant de les lire dans le texte.


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